lunes, 5 de enero de 2009

Paracas et environs

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Samedi 6 décembre
Route de San Juan de Marcona à Paracas sans problème avec un bref arrêt à Nasca pour déjeuner. Lors d’un arrêt photo en plein désert, nous trouvons quelques coquilles de gastéropodes terrestres que je récolte pour les collections du musée. Une espèce qui doit avoir une résistance à la sécheresse bien particuière!
Nous arrivons à Pisco vers 19h, juste à temps pour retrouver Baslavi Condor qui arrive en bus de Lima pour se joindre à nous pour une semaine. Nous arrivons enfin à Paracas à 20h30 et y retrouvons la famille Hajdu au complet. Les deux expéditions de « chasseurs d’éponges péruviennes » se rejoignent pour quelques jours. Nous nous installons dans un hôtel plus démocratique tout neuf qui nous fait même un prix promotionnel pour son ouverture. Paracas a en effet fort souffert du raz-de-marée provoqué par le tremblement de terre de 2007. Comme à Pisco, il y a encore de nombreux décombres et on reconstruit partout.

Dimanche 7 décembre
Nous préparons notre séjour à l’île « Isla Independencia », dite «La Vieja » et prenons contact avec l’Instituto Nacional de Recursos Naturales (INRENA), organisme public dépendant du Ministère de l’Agriculture qui gère la réserve de Paracas.


Nous terminons la journée en allant faire nos provisions à Pisco pour les quatre jours que nous allons passer sur l’île. Sur place, il n’y aura pas d’eau, pas de vivres.

Lundi 8 décembre
Départ matinal de Paracas. Fernanda Azevedo nous accompagne. Nous serons donc quatre. Comme la veille nous traversons toute la péninsule de Paracas pour arriver au port artisanal de «Laguna Grande». Une quarantaine de kilomètres de piste dans le sable de ce désert. Malgré les fenêtres fermées, le sable envahit toute la 4x4.
Le village de pêcheurs de Laguna Grande

Nous négocions la location d’une barque et les services de deux marins pour la durée de notre séjour et procédons à l’embarquement toujours spectaculaire de notre matériel.

Trois heures de lente navigation et nous accostons à l’embarcadère de PROABONOS, la société péruvienne d’exploitation de guano à qui appartient l’île.
L’île est au repos actuellement. La dernière campagne de récolte a eu lieu en 1995 et la suivante est prévue en 2010. La production de guano est lente. L’an dernier nous avons plongé et récolté des éponges à l’Ile de Guanape, au nord de Lima. Le lien suivant donne une idée de la quantité d’oiseaux habitant sur ces îles et explique comment se récolte le guano:

www.findinternettv.com/Video,item,917935733.aspx

Seule l’odeur manque à ce documentaire… impressionnante et très puissante! Comme le nez dans un sac d'engrais pendant dix jours.

Le gardien de l’île examine attentivement notre autorisation
de débarquer et de séjourner sur l’île

Sans ce document précieux que Yuri a obtenu à Lima, pas question de poser le pied sur cette réserve naturelle. Construits en 1954, les bâtiments sont les meilleurs de toutes les îles de la société.
Nous avons chacun droit à une chambre avec vue sur mer...
équipée d’un matelas

Pas de salle de bains puisqu’il n’y a plus d’eau sur l’île. Anciennement une citerne d’eau de pluie offrait un peu plus de confort. Aujourd’hui, elle est en ruine, plus une goutte n'est disponible!

Nous nous installons rapidement, avalons les sandwichs que nous avions emportés et finalement nous plongeons tous les quatre vers 16h30. Mer calme, mais visibilité quasi nulle et 10 m de profondeur seulement. Plus d’une heure de plongée pour ramener 4 pauvres échantillons d’éponges. Nous sommes déçus, fatigués et très découragés de venir si loin pour une si maigre récolte. Nous nous couchons tôt.

Mardi 9 décembre
Petit déjeuner rapide et nous voilà en route pour la 29è plongée de l’expédition.
Visibilité aussi mauvaise que la veille. Le boîtier étanche de l’appareil photo de Yuri contient de l’humidité qui se condense devant l’objectif et en plus la fibre optique de son flash se casse.
Nous rentrons donc à la station de Proabonos pour réparer, et sécher le boîtier et repartons pour une seconde plongée d’une heure. Nous rentrons fourbus, mais avec un peu plus de récoltes que la veille.
Baslavi et Fernanda

Une Haploscléride pour notre amie Ruth...

une Clathrina sp. pour Fernanda

et une Cliona sp. pour Gisèle

Mercredi 10 décembre
A regret, je prends un jour de repos un peu forcé. Je me suis froissé une côte en remontant sur un bateau après une plongée il y a environ deux semaines et les efforts de la veille suivis d’une nuit inconfortable n’ont pas arrangé les choses! Je mets mes notes en ordre et profite de ce court répit pour observer la faune locale.


En fin de journée, Yuri, Baslavi et Fernanda reviennent avec une belle moisson de spécimens et quelques poissons reçus de pêcheurs qui nous changeront des nouilles chinoises déshydratées cuites à l’eau de mer... Le moral des troupes remonte. Nous terminerons cette journée bien après minuit après le rituel habituel : préservation des spécimens du jour, mise en ordre des notes, gonflage des bouteilles pour le lendemain et enfin bouclage des bagages ,vu que nous terminons notre séjour sur «La Vieja ».

Jeudi 11 décembre
Nous embarquons les caisses, faisons nos adieux à Magno, le gardien de l’île et nous voilà en route.
A peine partis, Yuri nous fait rebrousser chemin ! Absorbés par notre travail, nous n’avons même pas vu le moindre bout de l’île. Etonné mais très fier, Magno nous emmène voir le « Pain de Sucre », une élévation de l’île qui de loin ressemble à une vue du Caire…

Séance photo devant la « Grande Pyramide »

En route nous ferons encore un arrêt photo avant d’arriver à la « Laguna Grande »

La pêche locale de pectens est directement expédiée... au Japon

Retour à Paracas en fin d’après-midi après une longue traversée de la réserve avec arrêt à une des stations de INRENA pour faire rapport de nos activités et remercier officiellement la responsable de la réserve.
Nous arrivons à Paracas juste à temps pour accueillir Nelly qui vient nous rejoindre et Baslavi saute litéralement dans le bus de Cruz del Sur qui la ramènera à Lima.

Vendredi 12 décembre
Eduardo Hajdu nous accompagne à « Laguna Grande » pour une journée de plongée.
Nous retrouvons un des deux marins de la veille et sa barque. Encore quelques imprévus: à peine la première plongée commencée, Yuri me fait des signes bizarres… il a oublié de remettre la batterie de son appareil photo après l’avoir chargée! Nous remontons à la surface, il prépare à nouveau son appareil et au moment de se mettre à l’eau, voilà son détendeur qui s'accroche au plancher de la barque et se brise, il perd tout l'air de sa bouteille en quelques secondes ! Un mauvais achat aux « puces nautiques » le 1er mai quand Yuri était à Bruxelles… qui aurait pu avoir de fâcheuses conséquences en cours de plongée! Nous nous débrouillons, je lui cède mon matériel et il plongera avec Eduardo et Nelly.
Samedi 13 décembre
Deux plongées dans la Baie de Paracas. Comme Eduardo n’a pas prévu de bouteilles de plongée pour sa propre expedition, il nous confie Fernanda et Gisèle pour leur permettre de récolter quelques échantillons. Plongées sans problèmes, pas très spectaculaires vu la faible profondeur, mais longues de plus d’une heure et demies chacune et fructueuses.

Nelly

Philippe

La soirée se terminera donc tard, avec gonflage des bouteilles à l’écart de l’hôtel le long de la route.

Dimanche 14 décembre
Dernier jour de plongée de l’expédition. Direction “Isla San Gallan”. Un joyaux de la côte péruvienne qui abrite de milliers de lions de mer (otaries à crinières), Otaria flavescens ou Otaria byronia. Après notre plongée nous ne résistons pas à nous débarrasser de notre matériel pour une partie de nage et de photos avec elles.

Comme des petits chiens, les adolescents curieux nous approchent sans crainte et viennent jouer près de nous. Occasion unique de les photographier de près. Nous sommes ravis et émerveillés.
La récolte d’éponges a été bonne, nous terminerons donc la soirée après 1h du matin. La dernière. Le repos est proche, mais il faut encore rentrer à Lima.

Lundi 15 décembre
Paracas. Dernier chargement de la Mahindra. L’arrimage qui nous prenait près de deux heures en début d’expédition prend maintenant moins d’une heure. La pratique, il n’y a que ça qui compte…
Nelly rentre en bus, Yuri, Fernanda et moi faisons la route à trois et nous arrivons finalement à Lima en fin d’après-midi après 44 jours d’expédition.

Douces retrouvailles... Jessica et Mariana heureuses de revoir Yuri.

Mais la mission n’est pas encore finie, nous devons encore ramener le materiel qui sera stocké à l’Université et organiser une petite conférence pour les étudiants qui n'ont pas eu la chance de se joindre à l'expédition.